
«Tu as engagé une illégale pour s’occuper de tes enfants?!» La narratrice tombe des nues lorsqu’elle apprend que son amie emploie une sans-papiers.
Mais avec l’histoire de Gloria, la babysitter camerounaise, puis celle de Mohammed, un demandeur d’asile débouté, sa stupeur va laisser la place à de nouvelles questions: comment des sans-papiers peuvent-ils payer assurances sociales et impôt à la source, tout en se voyant refuser le droit d’exister légalement? Comment des employeurs peuvent-ils recruter des travailleurs illégaux, et s’en sortir impunément?
Avec ce sixième roman, Isabelle Flükiger nous emmène dans une Suisse de l’ombre où la justice n’est pas le droit, et où la loi ne dit pas toujours ce qu’elle fait. Un récit entre enquête et fiction aussi percutant qu’instructif.
De la naissance à la mort, nos vies sont régies par la loi. C’est à partir de cette évidence que j’ai imaginé ce roman : la loi y tient le rôle que l’Histoire joue dans un roman historique. Dans « Une Suisse au noir », c’est donc la loi qui structure le destin de mes personnages, et le destin de mes personnages permet de raconter la loi. Je le définis comme un « roman juridique ». En espérant qu’il permette de rapprocher le citoyen de cet appareil législatif qui gouverne nos vies.



Si vous croisez un chien qui pourrait être un ange, fuyez!
Louisa est jeune, elle est jolie, elle fait des études. Elle a un copain, qui l’aime, une maman, qui l’adore, des amis, qui l’apprécient. Mais Louisa se sent moche, stupide, seule. Une ratée… La vie qui s’ouvre à elle semble toute tracée: un métier, une famille, des choses simples… Mais ce n’est pas l’existence dont rêve Louisa, qui veut avoir un destin, être intéressante, spirituelle, brillante… Ne parvenant pas à incarner son idéal de réussite, Louisa va porter sa frustration jusqu’à ses extrêmes conséquences. Critique sociale et fin portrait psychologique, ce récit au style essentiel nous prend aux tripes et nous dépeint avec une habileté sans complaisance la « banalité du mal »..
Hanna Brambour se réveille un matin dans un appartement inconnu, entourée de colocataires dont elle n’a aucun souvenir…
« Je sais bien que je ne peux pas me prostituer à Fribourg. Je sais bien que je ne me prostituerai pas, parce que je suis lâche et conformiste… Je suis fille de la raison, et mon ennui me transperce jusqu’à en vomir. » Ainsi parle cette héroïne de la désolation moderne avant de se lancer dans la débauche préméditée et « philosophique ». Sur le mode de la cavale érotique avortée de deux provinciales à Paris, un premier roman vrai, déchirant et juste.