
«Tu as engagé une illégale pour s’occuper de tes enfants?!» La narratrice tombe des nues lorsqu’elle apprend que son amie emploie une sans-papiers.
Mais avec l’histoire de Gloria, la babysitter camerounaise, puis celle de Mohammed, un demandeur d’asile débouté, sa stupeur va laisser la place à de nouvelles questions: comment des sans-papiers peuvent-ils payer assurances sociales et impôt à la source, tout en se voyant refuser le droit d’exister légalement? Comment des employeurs peuvent-ils recruter des travailleurs illégaux, et s’en sortir impunément?
Avec ce sixième roman, Isabelle Flükiger nous emmène dans une Suisse de l’ombre où la justice n’est pas le droit, et où la loi ne dit pas toujours ce qu’elle fait. Un récit entre enquête et fiction aussi percutant qu’instructif.
De la naissance à la mort, nos vies sont régies par la loi. C’est à partir de cette évidence que j’ai imaginé ce roman : la loi y tient le rôle que l’Histoire joue dans un roman historique. Dans « Une Suisse au noir », c’est donc la loi qui structure le destin de mes personnages, et le destin de mes personnages permet de raconter la loi. Je le définis comme un « roman juridique ». En espérant qu’il permette de rapprocher le citoyen de cet appareil législatif qui gouverne nos vies.