Bestseller, 2013
Die Ich-Erzählerin träumt davon, einen Bestseller zu schreiben, muss fürs Erste aber noch einem Job im Kulturbetrieb nachgehen. Während ihr Freund als angehender Lehrer gerade in seinem Idealismus von der harten Realität ausgebremst wird. Zusammen warten sie darauf, dass das richtige Leben beginnt – und ahnen doch, dass sie sich anpassen und fortpflanzen werden, wie alle anderen auch. Bis Gabriel vom Himmel fällt, sprich ein reizender kleiner Hund eines Morgens in ihrem Garten sitzt.
Mit seiner schier ansteckenden Lebensfreude stellt er nicht nur ihr mittelmäßiges Leben infrage, sondern scheint fortan auch ihr Schicksal zu beeinflussen. Jedenfalls überstürzen sich die Ereignisse, und was mit großen treuen Hundeaugen begann, läuft auf eine erste veritable Lebenskrise hinaus, die dem jungen Paar nicht nur ganz neue Perspektiven beschert – sondern auch ihr eigenes Leben zum Bestseller macht.
Bestseller, Rotpunktverlag, 2013
L’été
Aujourd’hui, c’était l’été. Il y avait les éclaboussures de lumière dans le crawl des nageurs; leur bras retombaient sur le bleu turquoise comme au ralenti. Parfois, des pieds nus passaient en courant près de sa tête, puis revenait le bruit heureux des cris d’enfants mêlés aux mouvements de l’eau. Sous son linge, la pierre irradiait une chaleur jaune vif.
Quand elle s’est levée, elle a vu le soleil très bas et la piscine frémissait d’éclats blonds.
Plus tard, dans un parc, les arbres se découpaient noirs sur le lait nuit des nuages. Les aigrettes des pissenlits faisaient des soleils inversés; le soir était rose de lampadaires. En rentrant, elle a croisé une famille de hérissons.
Quand je dis elle, il faudrait dire je. Ce soir-là, des consentements informulés s’élançaient de partout, et plus rien n’était grave.
Quand le pont dormait…
Inauguration du Pont de la Poya, La liberté, 9.10.2014
Marignan, etc
Vernissage du livre : 7 septembre 2017, de 17h à 21h
A la Brasserie du Commerce, Bd de Pérolles 69, 1700 Fribourg : présentation de « Retour dans l’Est », roman. Lecture : 18h30
Le pays dont on vient
Marignan, etc.
Il était une fois de valeureux guerriers, quʼon appelait les Suisses. Ils avaient de gros mollets de montagnards, et jetaient à lʼoccasion des troncs dʼarbre sur leurs ennemis (Morgarten, 1315). Ils étaient si puissants et si sauvages que tous les princes dʼEurope, et jusquʼau pape, payaient des sommes folles pour que ces hommes fassent partie de leurs armées.
Irina Lang se marie
Pourquoi j’écris
J’écris par vengeance.
Ça a été le seul moyen de casser la gueule à Florian. Il n’en a jamais rien su, mais je lui ai découpé les organes et arraché les dents.
Le lendemain, le lever du jour faisait une ligne turquoise sur la bordure des montagnes. Au-dessus, la nuit passait au bleu de prusse, et j’ai regardé le turquoise prendre la maîtrise du ciel. Alors il a fallu que je prolonge l’instant et j’ai pris un stylo. Depuis, il continue de vibrer; c’est un instant suspendu, dilaté comme une bulle.
Ce soir-là, on m’a demandé pourquoi j’écrivais. J’ai parlé des auteurs que j’aime et des émotions esthétiques. Exaltée, j’ai dit: “Le plaisir du rythme, des sonorités du texte, n’a pas de concurrence.” Et j’ai réalisé que ma braguette était ouverte.
En rentrant, j’ai écrit l’histoire de cet homme qui fait une déclaration d’amour avec du persil dans les dents. Ça m’a fait rire; j’ai remercié cette conne de braguette. Dehors, la lune avait une drôle de couleur, les arbres craquaient dans le vent noir. Je suis sortie et j’ai cherché les mots adéquats. C’est en les trouvant que j’ai accédé à cette lune et ce vent-là.
En m’endormant enfin, je me suis demandé ce qui valait la peine d’être dit. Mais, même si je me pose la question, ce n’est pas là ce qui me pousse à écrire.
Publié dans LA PIJE (journal autour du PIJA), no 2, juillet 2012, numéro en partie dédié à la question « Pourquoi j’écris? ».